miércoles, 31 de marzo de 2010

Socialistas de toda Europa ¡Uníos!


Aquí os dejo un artículo que considero esencial en cuanto a postulados con respecto a la necesidad imperiosa de "globalizar" la socialdemocracia o cuando menos de "europeizarla" de manera real. Vemos cómo los Estados ceden soberanía a la Unión Europea y en cambio los Partidos Socialistas de los países miembros no ceden nada de soberanía al Partido Socialista Europeo (PES). Aquí va el artículo orginial (Publicado en "Le Monde" el 29 de octubre de 2002)y a continuación en Castellano, que lo disfrutéis:


"Socialistes de toute l'Europe, unissez-vous !", par Laurent Fabius, Pierre Mauroy et Michel Rocard

Le monde s'ouvre, l'économique, le culturel et le technologique s'entrechoquent, nous vivons le temps de la globalisation, tout et tous deviennent interdépendants.
Jusqu'ici, nous, socialistes français et européens, reconnaissons que nous n'avons pas suffisamment pris la mesure de cette nouvelle donne. Nos propositions, nos stratégies sont restées trop prisonnières de cadres nationaux. Nos modes de réflexion et d'action ont été peu coordonnés.


Durant les cinq dernières années, à l'exception de l'euro, peu d'initiatives communes ont été prises alors même que nous étions aux responsabilités. Après l'Erika, à l'heure des OGM et de Sangatte, face aux contestations de Seattle et de Gênes, nous sommes apparus à court d'une parole forte sur la globalisation, qui est partout dans les têtes et trop peu dans nos projets.
La défaite socialiste française du printemps dernier a aussi pour cause cette lacune dans l'exposé d'une vision du monde. Or c'est bien le réexamen de cette vision que les socialistes français viennent de mettre à l'ordre du jour de leur 73e congrès, en mai 2003. Nous pensons que celle-ci sera d'autant mieux reformulée qu'elle s'inscrira dans une démarche commune avec nos partenaires et camarades européens.
Faute de quoi des peurs demeureront sans réponse, et le doute croîtra sur ce que peut le politique.
Regardons autour de nous : quand le climat se dérègle, quand le terrorisme s'internationalise, quand le capital se délocalise et quand la précarité s'étend, le socialisme dans un seul pays n'a évidemment plus de sens.
Si l'on veut être efficace et peser vraiment sur le cours des choses, les politiques à mettre en œuvre et les régulations à construire se situent désormais à l'échelle des continents et du monde. Là est la nouvelle frontière de la social-démocratie.
Au XXIe siècle, être socialiste, c'est penser que le monde est notre village, et non que le village est notre monde. La République ne prend tout son sens que dans un horizon qui la dépasse.
Il faut d'autant plus nous garder de tout repli que l'ultra-libéralisme montre désormais clairement ses dégâts. Après le reflux de l'intervention publique, les réveils sont douloureux pour les apôtres du dieu marché. Celui-ci n'a jamais réalisé de grands miracles, mais le voici qui multiplie les grands défauts. Manque de transparence d'un système financier qui n'obéit qu'à lui-même, accroissement des inégalités au sein même des nations et entre elles, précarité du développement à travers les menaces qui pèsent sur l'avenir de la planète, critiques croissantes à l'égard des institutions financières internationales : on ne reviendra pas au tout-Etat, qui a échoué, mais il est désormais évident que les marchés, loin de s'autoréguler, réclament des contre-pouvoirs et des limites.
Dans nos systèmes complexes, il faut donc inventer des combinaisons dynamiques entre plusieurs partenaires – marché, Etats, société civile – plutôt que de chercher à assurer l'hégémonie de l'un sur tous les autres.
La social-démocratie se définit par la recherche d'un triple compromis entre le capital et le travail, le marché et l'Etat, la compétition et la solidarité. Avec la globalisation, le premier de chacun de ces termes est renforcé au détriment de l'autre.
Pour protéger le travail contre les empiétements excessifs du capital, il faut mieux intégrer dans le travail les jeunes, les immigrés, les non-qualifiés.
Pour garder à l'Etat sa capacité d'intervention, nous devons, au plan international, définir des biens publics et conférer à la puissance publique internationale les moyens de les protéger.
Pour maintenir la solidarité, la redistribution doit être désormais pratiquée à l'échelle du monde par des institutions et par des mécanismes internationaux nouveaux.
Les trois compromis de la social-démocratie doivent donc être actualisés, nos méthodes réformées et internationalisées. La création d'un conseil de sécurité économique et social, l'application du protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre, le projet d'une taxation internationale pour accroître l'aide au développement n'ont pas d'autre but que de moderniser et de rendre plus efficace le compromis social-démocrate.
Il faut aussi éviter tout repli sur soi, car le déséquilibre actuel qui fait des Etats-Unis l'acteur hyperdominant du système international doit être corrigé. Sans puissance à sa mesure et persuadée de son bon droit, l'administration américaine tente d'imposer sa vision au reste du monde.
Après les attentats du 11 septembre 2001, chacun attendait des Etats-Unis, dans la lignée des Wilson, Roosevelt, Kennedy et Clinton, un engagement en faveur d'une meilleure gouvernance mondiale. Au lieu de quoi, le gouvernement Bush cède souvent aux mots d'ordre simples, voire simplistes : il devient l'ultime arbitre du bien et du mal, ce qui est bon pour lui doit l'être pour le reste du monde.
Cette politique suscite des discussions vives aux Etats-Unis et des rejets encore plus vifs dans l'opinion publique mondiale. Là où il faudrait des règles et du dialogue, elle encourage le désordre et les tensions. Les pays du Sud se rebellent, le fossé semble s'élargir entre les deux rives de l'Atlantique.
La refondation de la social-démocratie passera d'abord par l'Europe. Là est la forme moderne de notre vieil internationalisme, le cadre d'un socialisme pour aujourd'hui, c'est-à-dire d'une société solidaire en économie de marché.
L'échelon européen n'a pas vocation à répondre à tous les problèmes mais, devant les enjeux de la gouvernance internationale – paix et sécurité, régulation du capitalisme, aide et développement, environnement et biens publics mondiaux –, l'Europe constitue le bon échelon d'intervention et de représentation.
On le voit en matière commerciale et dans le domaine de la politique de la concurrence : quand l'Europe avance unie, quand elle se dote des moyens de parler d'une seule voix, elle pèse. Lorsque le commissaire européen compétent parle au nom de l'Europe unie à l'OMC, il parvient à imposer aux Etats-Unis un nouveau cycle commercial du développement. Quand il bloque, sous le contrôle des tribunaux, la fusion entre General Electric et Honeywell, l'Europe est entendue. Et l'émergence d'une position européenne commune sur le conflit irakien devrait pouvoir inciter les Etats-Unis à évoluer.
A condition qu'elle s'en donne les moyens, nous pensons que l'Europe – renforcée par son prochain élargissement – peut devenir demain l'avocat crédible et écouté d'une nouvelle gouvernance mondiale.
Certes, de l'autre côté de l'Atlantique, on cherche parfois à discréditer un tel modèle : si l'Europe défend un mode de relations et de redistribution internationales moins discrétionnaire que les Etats-Unis, ce serait parce qu'elle constituerait une puissance fatiguée ; notre multilatéralisme ne serait que la stratégie du faible.
En réalité, même étendue à 25 ou 27, l'Europe n'a pas vocation à devenir un empire, et d'ailleurs tant mieux, puisque tous les empires finissent par périr !
L'Europe, une puissance faible ? Au contraire, nous voyons ce qu'elle peut d'ores et déjà dans la sphère économique ! Puissance douce, soft power, comme diraient les Anglo-Saxons ? Dans un monde voué au contrat et à la règle, négocier, c'est déjà beaucoup. Mais l'Europe est bien davantage, le multilatéralisme constitue un pari sur ce que pourrait être le monde à horizon de vingt ou trente ans.
Un monde qui se structurera autour de quatre ou cinq grands ensembles régionaux, dont l'Europe. Un monde où les opinions publiques se feront mieux entendre et où seules les valeurs justes, celles qui correspondent à l'intérêt du plus grand nombre, seront réellement légitimes.
Dans ce monde-là, le droit aura besoin de la force pour se faire respecter, mais la force sans le droit sera vouée à l'échec : telle est notre vision.
C'est bien en ce sens que la social-démocratie doit prendre appui sur l'Europe. Hommes et femmes de gauche, nos valeurs sont porteuses de ce modèle de civilisation.
La droite européenne se trouve, elle, dans une situation différente. Rompant avec la démocratie-chrétienne, qui n'est plus que l'ombre d'elle-même, la droite est en effet traversée par deux tendances qui l'éloignent d'un idéal européen et coopératif : le localisme ou le populisme. Avec, en toile de fond des choix conservateurs, une volonté de passer de l'économie de marché à la société de marché.
En Italie, cela donne une formule mêlant localisme et populisme. Chez nous, c'est un cocktail libéral-autoritaire dont le coût social – hausse du chômage et augmentation des inégalités – risque de se faire fortement sentir dans les mois à venir.
Dans ce contexte, les socialistes européens doivent peser sur la présente Convention sur l'avenir de l'Europe. C'est en tant que socialistes et non d'abord en tant que Français, Allemands, Espagnols ou Danois que nous devons nous faire entendre sur des sujets urgents : les conditions sociales pour une nouvelle étape de la construction européenne, la garantie des services publics ("services d'intérêt général"), la réforme de la politique agricole commune, la clarification institutionnelle.
Au-delà, nous devons préparer ensemble le prochain grand rendez-vous politique des citoyens de l'Union : les élections européennes de 2004. A cette occasion, il nous faudra définir un manifeste commun qui devra préciser le rôle de l'Europe dans la globalisation : en termes d'aide au développement et de défense, en matière d'environnement, pour la promotion des droits sociaux, pour la définition des biens communs et des services publics, cette plate-forme devra assigner à notre Union quelques objectifs simples et réalistes, susceptibles de rallier une majorité d'Européens.
Il nous faudra préciser les étapes nouvelles à franchir pour atteindre ces objectifs : une seule représentation européenne dans les institutions financières internationales ; des facilités commerciales accrues pour les pays les plus pauvres ; des investissements européens conjoints en matière de défense ; une européanisation progressive des politiques d'immigration et d'aide au développement ; de nouvelles instances internationales pour assurer l'équilibre planétaire, à l'instar de l'Organisation mondiale de l'environnement dont nous devons prendre l'initiative.
Pour élaborer un tel manifeste, nous devons intensifier nos contacts et nos échanges entre socialistes européens. Le Parti des socialistes européens a organisé récemment une première rencontre à Copenhague. Cette démarche est la bonne. D'autres rendez-vous suivront, prochainement à Varsovie, puis ailleurs. Nous devons dialoguer avec les forces vives du progrès et de la démocratie : syndicats, associations, organisations non gouvernementales, intellectuels, créateurs, hommes et femmes de culture.
Un an et demi à peine nous sépare des prochaines élections européennes. Le rendez-vous est important pour l'avenir de la social-démocratie et pour l'Europe.
Fuyant les divisions, les surenchères et les réflexes de repli qui sont fréquents au lendemain des défaites, les socialistes français doivent prendre toute leur place. C'est-à-dire tenir leur rôle de catalyseur, surmonter les difficultés et les querelles de chapelle pour tourner leur regard vers un horizon commun.
Parce que nous sommes profondément européens et profondément socialistes, c'est le sens de l'appel que nous lançons aujourd'hui ensemble : "Socialistes de toute l'Europe, unissez-vous !"
par Laurent Fabius, Pierre Mauroy et Michel Rocard


Versión en Castellano:



“Socialistas de toda Europa, ¡Uníos! “, por Laurent Fabius, Pierre Maurroy y Michel Rocard

El mundo se abre, lo económico, lo cultural y lo tecnológico se entrecruzan, vivimos el tiempo de la globalización, todo se convierte en interdependiente.
Hasta aquí, nosotros, socialistas franceses y europeos, reconocemos que no hemos tomado suficientemente la medida de este nuevo don. Nuestras proposiciones, nuestras estrategias, han permanecido demasiado encerradas en encuadres nacionales. Nuestros modos de reflexión y de acción han estado poco coordinados.
Durante los últimos cinco años, con excepción del Euro, pocas iniciativas comunes han sido tomadas cuando nosotros estábamos en el gobierno. Después del Erika, a la hora de las OGM y de Sangatte, frente a las contestaciones de Seattle y de Gênes, hemos aparecido para pronunciarnos fuertemente sobre la globalización, la cual está en todas nuestras cabezas, pero poco en nuestros proyectos.
La derrota socialista francesa de la primavera pasada tiene también por causa esta laguna en la exposición de una visión del mundo. Ahora bien, precisamente el nuevo examen de esta visión es lo que los socialistas franceses acaban de poner al día en su 73 congreso en mayo de 2003. Pensamos que esto será tan bien reformulado que se inscribirá en un recorrido común con nuestros compañeros y camaradas europeos.
Así a falta de ello, los miedos permanecerán sin respuesta, y la duda crecerá sobre lo que puede o no puede la política.
Miremos alrededor de nosotros : Cuando el clima se estropea, cuando el terrorismo se internacionaliza, cuando el capital se deslocaliza y cuando la precariedad se extiende, el socialismo en un solo país no tiene ya evidentemente ningún sentido.
Si queremos ser eficaces y pesar verdaderamente en el devenir de los acontecimientos, las políticas a poner en marcha y la creación de normas se deben situar de ahora en adelante a escala de continentes y del mundo. Ahí es donde está la nueva frontera de la socialdemocracia.
En el siglo XXI, ser socialista, es pensar que el mundo es nuestra ciudad y no que nuestra ciudad es nuestro mundo. La república sólo toma todo su sentido en un horizonte que la sobrepasa.
Es preciso pues guardarnos de toda muestra debilidad, ya que el ultraliberalismo muestra claramente sus destrozos. Después del repliegue de la intervención pública, los apóstoles del dios del mercado nos causan un despertar doloroso. El mercado nunca ha realizado grandes milagros, pero sí que es capaz de multiplicar los grandes defectos. Falta de transparencia del sistema financiero que sólo se obedece a sí mismo, crecimiento de las desigualdades en el seno de las naciones, a la par que entre ellas, precariedad del desarrollo por las amenazas que pesan sobre el futuro del planeta, críticas crecientes a la vista de las instituciones financieras internacionales: No se hará nada por los estados que fracasan, pero es evidente que los mercados lejos de autorregularse, reclaman contrapoderes y límites.
En nuestros sistemas complejos, hace falta por lo tanto inventar combinaciones dinámicas entre diversos agentes – mercado, Estado, sociedad civil – en vez de tratar de asegurar la hegemonía de uno sobre los otros.
La socialdemocracia, se define por la búsqueda de un triple compromiso entre el capital y el trabajo, el mercado y el Estado, la competitividad y la solidaridad. Con la globalización, el primero de cada uno de estos términos se encuentra reforzado en detrimento del segundo.
Para proteger el trabajo contra las apropiaciones excesivas del capital, es preciso integrar en el mundo laboral a los jóvenes, a los inmigrantes y a los carentes de cualificaciones.
Para salvaguardar al Estado de su capacidad de intervención, debemos en el plano internacional, definir bienes públicos y otorgar al poder público internacional los medios para protegerlos.
Para mantener la solidaridad, la redistribución debe ser practicada de ahora en adelante a escala mundial por instituciones y por mecanismos internacionales nuevos.
Los tres compromisos de la socialdemocracia deben por tanto ser actualizados, nuestros métodos reformados e internacionalizados. La creación de un consejo de seguridad económico y social, la aplicación del protocolo de Kyoto sobre las emisiones de gas con efecto invernadero, el proyecto de tasación internacional para incrementar la ayuda al desarrollo no tienen otro objetivo que modernizar y hacer más eficaz el compromiso de la socialdemocracia.
Es preciso también evitar dar marcha atrás, ya que el desequilibrio actual que hace de los EE.UU el actor hiperdominante del sistema internacional debe ser corregido. Sin una potencia a su altura y persuadido de tener la razón, la administración americana intenta imponer su visión al resto del mundo.
Después de los atentados del 11 de septiembre de 2001, esperábamos de los EE.UU, en la línea de Wilson, Roosevelt, Kennedy y Clinton, un compromiso a favor de un mejor gobierno mundial. En su lugar, el gobierno de Bush responde a menudo a estrategias simples, más bien simplistas: él se convierte en el último árbitro del bien y del mal, lo que es bueno para él, debe serlo para el resto del mundo.
Esta política suscita vivas discusiones en los EE.UU y rechazos aun más vivos en la opinión pública mundial. Allí donde harían falta reglas y diálogo, esta política ha provocado desorden y tensiones. Los países del sur se rebelan y la distancia parece ser cada vez mayor entre los dos lados del Atlántico.
La refundición de la socialdemocracia pasará en un principio por Europa. Ésta es la forma moderna de nuestro viejo internacionalismo, el marco de un socialismo de hoy, es decir, de una sociedad solidaria en la economía y en el mercado.
El escalón europeo no tiene vocación de responder a todos los problemas pero, delante de los desafíos del gobierno internacional – paz y seguridad, regulación del capitalismo, ayuda y desarrollo, medioambiente y bienes públicos mundiales -, Europa constituye el adecuado escalón de intervención y de representación.
Lo vemos en materia comercial y en el terreno de la política de la competencia: Cuando Europa avanza unida, cuando se dota de los medios para hablar con una sola voz, tiene peso. Cuando el Comisario europeo competente habla en nombre de la Europa unida en la OMC, él es capaz de imponer a los EE.UU un nuevo ciclo comercial de desarrollo. Cuando bloquea, bajo el control de los tribunales, la fusión entre General Electric y Honeywell, Europa es entendida. Y la emergencia de una posición europea común sobre el conflicto Iraquí debería poder empujar a los EE.UU a evolucionar.
A condición de que se dé los medios para ello, pensamos que Europa – reforzada por su próxima ampliación – puede convertirse el día de mañana en el abogado creíble y escuchado de un nuevo gobierno mundial.
Algunos, del otro lado del Atlántico, buscan a menudo desacreditar este modelo: Si Europa defiende un modo de relaciones y redistribución internacional menos discrecional que el de EE.UU, sería porque aquélla constituiría una poder fatigado; nuestro multilitarismo no sería más que la estrategia del débil.
En realidad, incluso con 25 o 27 miembros, Europa no tiene vocación de convertirse en un imperio, y tanto mejor, ya que todos los imperios terminan por fenecer.
Europa, ¿un poder débil? Al contrario, ¡nosotros vemos que puede desde ya y de ahora en adelante considerarse un poder en alza en la esfera económica! ¿Poder suave, “soft power”, como dirían los anglosajones? En un mundo consagrado al contrato y a las normas, negociar, es ya mucho. Pero Europa está en desventaja, el multilitarismo constituye una amenaza sobre esto que podría ser el mundo dentro de 20 o 30 años.
Un mundo que se estructurará alrededor de cuatro o cinco grandes bloques regionales, uno de ellos el europeo. Un mundo donde las opiniones públicas se harán entender mejor y donde sólo los valores de justicia, los que se corresponden con los intereses de la mayoría, serán realmente legítimos.
En este mundo, el derecho tendrá necesidad de la fuerza para hacerse respetar, pero la fuerza sin derecho está condenada al fracaso: Esta es nuestra visión.
Es en este sentido que la socialdemocracia debe tomar apoyo en Europa. Hombres y mujeres de izquierda, nuestros valores son portadores de este modelo de civilización.
La derecha europea se encuentra en una situación diferente. Exceptuando a la democracia cristiana, que no es nada más que la sombra de lo que era, la derecha se encuentra influida por dos tendencias que se alejan de un ideal europeo y cooperativo: El localismo o el populismo. Con, un telón de fondo de las opciones conservadoras, una voluntad de pasar de la economía de mercado a la sociedad de mercado.
En Italia, esto da una fórmula mixta de localismo y populismo. En Francia, es un cóctel liberal-autoritario en el que el coste social – alza del desempleo y aumento de las desigualdades – corre el riesgo de hacerse sentir claramente en los próximos meses.
En este contexto, los socialistas europeos deben hacerse oír en la Convención sobre el futuro de Europa. Es en tanto que socialistas y no que franceses, alemanes, españoles o daneses que debemos hacernos entender sobre cuestiones urgentes: las condiciones sociales para una nueva etapa de construcción europea, la garantía de los servicios públicos (“servicios de interés general”), la reforma de la política agraria común, la clarificación de las instituciones.
Más allá, debemos preparar juntos la próxima gran cita política de los ciudadanos europeos: Las elecciones europeas de 2004. En esta ocasión, será preciso definir un manifiesto común que deberá precisar el papel de Europa en la globalización: En términos de ayuda al desarrollo y de defensa, en materia de medioambiente, para la promoción de los derechos sociales, para la definición de los bienes comunes y de los servicios públicos, esta plataforma deberá asignar a nuestra Unión algunos objetivos simples y realistas, susceptibles de reunir una mayoría de Europeos.
Nos hará falta precisar las etapas nuevas a superar para conseguir estos objetivos : una sola representación europea en las instituciones financieras internacionales, facilidades comerciales para los países más pobres, inversiones europeas conjuntas en materia de defensa, una europeización progresiva de las políticas de inmigración y de ayuda al desarrollo; nuevas instancias internacionales para asegurar el equilibrio planetario, promover la Organización mundial del medioambiente en la que debemos tomar la iniciativa.
Para elaborar este manifiesto, debemos intensificar los contactos e intercambios entre los socialistas europeos. El Partido de los socialistas europeos ha organizado recientemente un primer encuentro en Copenhague. Este camino es el bueno. Otros encuentros se darán próximamente en Varsovia y después en otras ciudades. Debemos dialogar con las fuerzas vivas del progreso y la democracia: sindicatos, asociaciones, organizaciones no gubernamentales, intelectuales, creadores, hombres y mujeres de la cultura.
Un año y medio apenas nos separa de las próximas elecciones europeas. La cita es importante para el futuro de la socialdemocracia y para Europa.
Una vez superadas las divisiones y tensiones internas que son frecuentes después de las derrotas, los socialistas franceses deben tomar su sitio. Es decir, tomar su papel catalizador, superar las dificultades y las peleas sin importancia para mirar hacia un horizonte común.
Porque somos profundamente europeos y profundamente socialistas, tiene sentido la llamada que lanzamos hoy juntos : “ Socialistas de toda Europa, ¡uníos!”
Por Laurent Fabius, Pierre Mauroy y Micher Rocard.

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